La crypte du Kal'haal

Un lieu exigu, souterrain, accessible par de tortueux escaliers. Un autel. Des tapisseries. Des étagères. Un tombeau en verre, où gît une étrange jeune femme. Une langue dépasse de sa chevelure. Divers branchement et tuyaux la maintiennent dans une sorte de demi-vie purement artificielle. A côté, une cloche en verre sacré, béni par trois prophètes et neuf magiciennes. A l'intérieur, rien qu'un grand satin, d'un noir profond, écrasée sous l'intense lumière de trois projecteurs de 4500W. Qui sait ce qui a pu se passer en un tel lieu ? Le Kal'haal... est ici... Vous qui venez de prendre cette planète et de découvrir sa crypte, vous ressentez sa présence. Un sentiment puissant, inconnu. Formidable. Un sentiment qui vous guide à travers les méandreux couloirs de la crypte. Vous suivez l'appel du Kal'haal et débouchez sur une petite salle voûtée au fond des souterrains. Là, une grande cloche en verre renferme une masse noire. Veloutée. Textile. Satinée. Une sorte d'immense voile flottant sous la cloche ensorcelée. Autour, de puissants projecteurs envoient de violents rayonnements lumineux, comme pour tenir en respect la chose, qui s'éloigne autant qu'elle peut des bords en verre. En vous approchant de cette singularité, vous apercevez un poste de contrôle. Un ordinateur, une série de cassettes vidéo, et un bouton rouge. Cette découverte vous engage à un choix... difficile... qui sera lourd de conséquences.

Le voile se met à tortiller. Il prend l'aspect du prophète Dot Makh Tak, et reproduisant sa silhouette. Libère moi étranger !! Le prophète m'a emprisonné ici. Il a torturé longuement cette jeune femme qui gît ici, afin de m'invoquer. Il a utilisé mes pouvoirs à des fins personnels, pour asseoir son emprise sur la confédération Seketii ! Vous le savez bien ! Aujourd'hui je suis l'ombre du prophète, ce dont il puise sa force, son esclave métaphysique. Libère moi de l'emprise de ce verre ignoble !! Brise le ! Dot Makh Tak n'est qu'un imposteur, et toute la métaphysique Seketii n'est que la manifestation de mes propres pouvoirs qu'il utilise à mauvais escient ! Délivre moi ! Cette captivité m'est insupportable ! En clignant des yeux, vous réalisez que cette voix n'était présente que dans votre tête, mais que vos oreilles n'ont décidément rien entendu.

La conquête de la planète ne s'était pas faite finement. C'est que Barakhan avait le sens de la démesure et qu'en la matière on ne se sentait pas vraiment de capturer le monde sans une force de frappe capable de faire face à toute insurrection, mouvement de foule ou soudain éveil nationaliste au sein de la Confédération. Ce qui aurait pu être une petite opération commando, discrète et efficace, devint ainsi rapidement une opération militaire d'une certaine ampleur, facilité il est vrai par la collaboration des administrations locales. La situation calmée en surface, on sécurisa l'entrée de la caverne, et Laskhmî s'y engouffra, semant derrière elle autant de garde qu'elle le jugeait nécessaire pour assurer sa sécurité. Elle voulait pénétrer dans les lieux seule ou presque. Gérer la situation seule ou presque. Elle s'attendait à rencontrer un prophète en pleine méditation, un peu affaiblit sans doute. Quelqu'un qu'elle pourrait raisonner, capturer à loisir. Un divertissement, qu'elle ramènerait à Barakhan où il ornerait sa cour, peut-être. Une carte à garder en main si son actuel allié au sein de la Confédération se montrait trop incontrôlable. L'idée avait parcouru son esprit depuis la retraite du vieil homme. Avait mûri durant son trajet vers la galaxie morte, et pris forme durant son retour. Peut-être qu'il y avait plus à faire avec le prophète que simplement l'employer. Peut-être, peut-être que... Elle déboucha au sein de l'antre dans un état de stress palpable. En orbite, sa flotte avait engagé une bataille pour sa survie. Il allait sans dire que si elle tombait, la planète tomberait aussi. Il allait sans doute, selon l'esprit méfiant de Lakshmî, qu'elle était trahie, faite comme un rat. Peut-être que, maintenant qu'on avait répondu à ses questions sur Nos Bienfaiteurs, ce fameux Destin qu'elle avait senti agir sur elle tout au cours de son existence, et plus encore ici qu'ailleurs, allait mettre un terme à son histoire. Mourir ici ? Vraiment ? Et à quoi bon ? « Un instant. » Elle arriva dans la salle, faisant signe à deux lions de rester à la porte. Elle approcha de la cloche, son regard allait du voile à la femme, se fixant brièvement sur la langue qui pendait hors de ses cheveux. Elle ressemblait à ses expérimentations malsaines qu'utilisaient Nos Bienfaiteurs, et que son propre régime avait reproduit. Les ordinateurs organiques, sensibles à l'immatériel, capable de l'appréhender. Dans son esprit toute la situation était claire. Une femme de chair, employée pour maintenir… Quelque-chose. Lakshmî se passa une main sur le visage et déclara tout haut ce que pensaient sans doute ses quelques gardes du corps. « Bordel de merde, encore de la magie ! » Puis elle fit silence, et écouta avec stupéfaction le voile, observant sa matérialisation avec un net mouvement de recul et une expression tout aussi nette de dégoût ; « Ce qui craint la lumière n'est pas l'ami de l'Homme, ça au moins, j'en suis sûre. Documentez tous les enfants. Filmez-moi ce merdier, prenez des photos. Ce truc a le moyen de faire s'effondrer la Confédération. » Et, d'une voix forte. « T'ENTENDS ÇA DOT MAKH TAK ? VIENS, PRÉSENTE-TOI ET EXPLIQUES TOI, OU NOUS SALIRONS PLUS QUE TON IMAGE, VIEUX TARÉ  LUBRIQUE ! » Elle écarta les bras et, un peu par dépit se dirigea plutôt vers les ordinateurs, cherchant du regard ou placer les cassettes pour en observer le contenu. Encore de la magie. Encore de la technique confrontée à de la magie. Ce n'était pas son domaine d'expertise mais c'était tout ce qu'elle croisait depuis le début de son règne. De plus en plus lasse, elle fit signe à la femme qui lui servait de bras droit sur cette mission, lui indiquant le bouton rouge. « J'ai la sensation que ce truc éteint les projecteurs. Je ne suis pas sûre qu'on ait le temps de mener une vraie expertise, des types vont venir nous faire la peau, c'est inévitable. – On pourrait faire s'effondrer la cavité pour gagner du temps. – Si la planète tombe ça n'arrêtera pas nos éventuels opposants. – Mais ils viennent tuer le prophète, non ? » Elle haussa les épaules. « Si quelqu'un approche de ce bouton, ouvrez le feu. Je ne sais pas ce que c'est que cette situation mais... » Elle marqua un temps. « Non. Si quelqu'un approche de ce bouton, ouvrez le feu sur la femme. Je ne sais pas ce que ça fera, mais ils la gardent en vie pour une raison, pas vrai ? – Madame, vous savez ce que vous faites ? – Nan. – Bien ce qu'y me semblait. » Les deux se regardèrent, et Lakshmî haussa un peu les épaules. L'autre acquiesça. « Ouais en même temps moi non-plus. On fera ça, cheffe. »

Alors que Laksmî et sa troupe prenaient leurs aises dans le cœur de la crypte, où le silence avait régné pendant si longtemps avant leur arrivée. Alors qu'ils inspectaient chaque recoins de la pièce, un homme entra par la même porte par laquelle ils étaient entré. Le vieillard se tenaient là, dans le cadre de la porte. Seul, nu comme un ver. Sa peau ridée et fripée, sèche et fine lui collait au squelette. On pouvait voir la moindre de ses côtes, le moindre os du bassin, le moindre cartilage. Sous ses yeux, deux gigantesques poches d'insomnies, laissées par toutes les nuits passées à prier depuis le début de sa retraite. Des bleus aux épaules, aux genoux, des griffures sur le torse, des marques d'autoflagellation. Il était dans ce qu'on appelle "un sale état", et avait ce qu'on appelle "très mauvaise mine". Lakshmî. Je vous attendais. Tout en préférant que vous ne mettiez jamais les pieds ici. Oui j'ai menti. Oui j'ai créé des mystifications. Oui cette guerre n'était pas justifiée. J'ai compris des choses dernièrement. Je suis désolé. Ce qui est fait ne peut pas être défait. J'ai soif. Surveillez bien ce bouton. Il ne faudrait pas que quelqu'un s'avise de s'en servir. Il ne faut jamais presser sur un bouton rouge qu'on ne connaît pas. Dîtes moi Lakshmî. Que faîtes vous là ? Pourquoi êtes vous venue ? Vous l'avez étranglé, notre petite princesse ? Exténué, Dot Makh Tak se laissa tomber sur les fesses et s'adossa contre la paroi derrière lui. Il laissa sa tête tomber dans ses paumes usées, ses ongles trop long égratignaient son front ridé. Nous n'aurions jamais dû. Nous n'aurions jamais dû prendre la route des étoiles, ouvrir nos secteurs, nous rencontrer. Nous n'aurions jamais dû. Le Kal'haal n'est que tromperie. Le Kal'haal nous a tous bien eu. AH AH AH AH AH AH ! IIIIIIIIIIIIIIIIIIIhhh !! Dîtes moi Lakshmî ! Que faîtes-vous là ? C'est dangereux ici ! Partez ! Sortez ! Je ne vous ai pas invité ! IL va venir ! C'est LUI qui est invité ! Vous n'êtes pas la bienvenue ! Où est ma petite princesse ? J'ai tellement soif.

Erika et une équipe de 10 hommes rentrèrent dans la pièce. Eh bien ! Je vois que le prophète, c'est euh.... Comment dire beaucoup amuser ici. Oh mes salutations Lakshmî, apparemment, vous êtes ma prisonnière selon les dires de votre représentante en assemblée, veuillez me pardonner, j'ai oublié son nom. Je n'en étais même pas au courant, si vous le souhaitez, vous pouvez partir, mais vous louperais le spectacle. Erika souris. Je n'ai au grand jamais, vu une telle chose fascinant. Avait-elle lancé en s'approchant du voile. Ne vous en fait pas Bard ne devrais pas tarder, même si j'adoré libéré cette chose et la regarde détruire le monde qui nous entoure. Cela reste tentant, vous ne trouvez pas ? Avec mon histoire, je ne devrais même pas être parmi vous. Si j'en crois les recherches mener sur ma capsule de survie comme je l'appelle, je devrai sûrement être un ancêtre du jeune Bard ! Mais les choses font que je suis là, et que je m'ennuie, ROYALEMENT ! Parfois, j'entends les Valkyries me rappelais que je ne devrais pas être ici, et qu'elles attendent. Mais leurs patiences sont limitées, je les sens m'entourer, je crois qu'il est temps. Ses yeux paraissaient regarde dans le vide, perdu dans ses esprits. Avant de se ressaisir. Ah, j'oubliais, dites à vos hommes de baiser leurs armes. Au moindres se soucie, cette terre sera pulvérisée ! Je pense que vous voudriez rentrer entière. Cela n'est pas contre vous personnellement, ne m'en veuillez pas. Mais j'ai envie de jouer.

Le prophète écarquillait les yeux en voyant Erika et sa troupe pénétrer dans la crypte. ERIKA ! Ne faîtes pas ça. Ne touchez pas... Le Kal'haal ! Que faîte-vous là vous aussi ! CECI EST UN SANCTUAIRE ! Un des lieux les plus sacré des huit tribus Seketii ! Oh. non. Tout s'effondre... Ils m'ont retrouvé. Le vieil homme commence à pleurer. Ce n'est pas ce que vous croyez... Je ne me suis pas amusé... Je... Les sanglots du prophète étouffent bientôt les phrases qu'il tente de faire. Derrière, sous la cloche en verre, le grand napperon flottant se retourne et reprends sa forme originelle, celle d'un grand voile couleur obsidienne. Un souffle secoue bientôt l'air de la crypte.

Erika regarde ce vielle homme, et ne peux que constater que la déchéance de celui-ci. Comment avez-vous pu arriver à ça ? Dit elle en regardant le prophète. Bard devrait arriver sous peu, il a été informé de mes agissements pour prendre ce caillou. Ami ou Ennemie, es ce que tout cela a un réel sens ? Je ne vous aime pas, depuis le début à vrai dire, j'ai quand même participé au SEEN en votre présence et n'ai rien tenté. J'ai été élevé par une mère qui a pris le pouvoir par la mort, et qui voulais de moi une guerrière implacable, je me suis bien comment on dit déjà... Ramollie ? J'ai trouvé une vraie famille au sein du secteur 2, et encore plus dans les SEEN. Mais les sentiments que j'ai à votre égard, n'ont jamais pesé dans la balance de mes choix ! Elle continue, a regardé partout dans la salle, espérant comprendre les choses, comme si l'évidence lui sauterait aux yeux. Elle tripote les cassettes posées là, regardant si les inscriptions qu'elle ne sut pas déchiffré. Quand soudain elle posa une main sur sa tête et l'autre sur le bureau comme pour se retenir. Deux gardes commencèrent à avancer dans sa direction. Erika se redressa, et fait signe leur fait signe de rester en position. À l'heure où je vous parle mon corps se meurt ! Il faut savoir que les voyages temporels font des dégâts sur nos organismes, cela fait bien de nombreux cycles que mes scientifiques me maintiennent tant bien que mal. Elle reprend un air plus sérieux. Bref, nous ne sommes pas là pour parler de moi ! Elle regarde l'un de ses gardes, et lui fait un signe de tête. Offrez de quoi boire à cet... Homme. Après quoi, vous m'expliquerez ce qu'est tout ceci.

Bard manifesta sa présence, se dégageant des ombres pour compléter la scène se jouant en ce lieu : Mes hommages prophète. Cela fait si longtemps, une éternité si l'on regarde les évènements qui se sont produits entre votre défection de SEEN et aujourd'hui. Un sujet dont nous reparlerons plus tard. Si chacun ici survit à cette entrevue. Bard observa la scène avec une nonchalance en total contraste avec la solennité du lieu et la pesanteur de l'ambiance latente. Ses yeux brillaient toujours de cette étrange lueur rouge qui venait projeter une ombre sanguine sur son visage : au sein de ces pénombres, un spectateur aurait pu imaginer qu'un étrange sourire venait balayer son visage. Ainsi donc voici le précieux Kal'Haal, l'objet sacré qui nous à mené à la fondation de SEEN. Le révélateur des prophéties et des conséquences qu'Entropie eu à subir de par la ferveur pieuse de bâtir un monde plus juste, protégé de la menace de l'Entité. Une formidable puissance, contenue dans un si petit enclos. Si fragile. Semblant remarquer pour la première fois la présence d'Erika et Lakshmî, il s'approcha du tableau de commande, caressant du bout des doigts les contours de l'ordinateur. Devrions nous lire ces cassettes ? Ou sommes chacun trop impatient pour s’embarrasser de révélations qui au final ne changeront rien à la donne actuelle ? Chère ancêtre, chienne de Barakhan, vieil homme, je vous laisse l'initiative. Désormais, j'ai tout mon temps. Les flammes de son regard s'intensifièrent : Après tout, je suis jeune, et innocent.

"Après tout, je suis jeune, et innocent." Le satin frissonnait de ces mots au fond desquels ils retrouvait l'ADN d'un monde disparu depuis longtemps. Bard, au poste de travail, enfilait les cassettes qui semblaient contenir des enregistrements vidéo de bien piètre qualité. Les bandes étaient largement corrompues, comme griffées à la main, et seules quelques scènes n'avaient pas encore été grattées. Le montage des scènes avait été réalisé à la main, scotch et bande, façon préhistorique. Bard lançait la lecture, et le prophète trop occupé à se gorger d'eau n'eût pas l'occasion de protester contre cette inspection intrusive de données "personnelles". _________________________________________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________________________________________ Sccrreeeeeiiiiiiiizzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbsssssssssshhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhtzzzzzzzzzzzzzzzzziiiiiiiiiiiiiiii Le prophète se tient face à l'objectif, la cloche en verre est derrière lui. Seul dans le champ, s'exprime sur le ton de la confession. "Herm. Je commence ce journal aujourd'hui, 7e jour des calendes Yek-tarii, 12e lune du calendrier Sol'kavaar. Je ne sais pas qui regardera cette archive, je ne sais pas si je serais encore en vie, je ne sais pas si quelqu'un aura l'occasion de voir cela. Mais il y'a des choses qu'il me faut dire. Le résultat de mes recherches. Des choses qui ne doivent pas rester sous silence, pour que d'autres puissent tirer profit de mes erreurs. Zccccr'rbshhhhhhhhhhhhhhhshshshshshshsiiizzizizizoooooooooop..... sleub ? "Entre chaque maille du tissu se déroulent à chaque instant des milliards de transaction métaphysiques qui replient l'espace temps dans des proportions infimes pour assurer les contiguïté ontologique de cette créature. La preuve en est qu'à son contact physique, si vous le touchez du bout du doigt, vous voyez celui-ci flou. Et un contact prolongé avec le Kal'haal vous dote d'une capacité de prescience variable. Pssssshhhhuuiiititotttttttttttttttttttttttttttooiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiivzvzvzvzvzvzvzvzvvzvzvzzvvztchaktchaktchaktchak. Dans la scène suivante, le prophète est entré sous la cloche de verre. il s'approche doucement du voile, qui l'engloutit brutalement et le soulève du sol. Quelques instants plus tard, le prophète semble convulser ou se débattre à l'intérieur du drap. Sa voix s'en échappe en sourdine : "LAISSE-MOI ! RENDS LE MOI ! RENDS LE MOI ! Je t'ai tout donné ! J'ai tout sacrifié pour toi, même les huit tribus Seketii, même le SEEN ! Laisse moi ! je t'en supplie !" Je tE le ReNDrAI, QuAnD tU m'AuRA LIBéRé, VeRMiNe. Relâche moi désormais, et tu auras ce que tu veux... brreejjejsjjjjjjjjjjjjjjjjkkkkkkkkkkkkkekekekekekekekkeeekkekekeeeeeeeeeeeekekekkekeeeekeketssssssssssss// Un dernier plan très court, de quelques secondes, montre Dot Makh Tak, à genoux, en train de re-vomir le voile, qu'il semblait avoir avalé préalablement. Il pousse des hurlements horribles. __________________________________________________________________________________________________________________________________ __________________________________________________________________________________________________________________________________ Le silence laissé par la fin de la cassette pesait sur toute la joyeuse bande qui se retrouvaient dans la crypte. Dot Makh fut finalement celui qui le brisa, une fois réhydraté. "C'est bon, vous êtes contents ? Vous avez vu tout ce que vous vouliez voir ? Vous vous êtes tous réunis pour juger un vieillard accablé par son propre aveuglement. Je suis pris en otage par le Kal'Haal sacré. Nous menons un bras de fer depuis des cycles et des cycles pour savoir qui emportera les pouvoirs que nous avons mis en commun. Et vous Bard ? ça se passe bien avec Le dit du vide ? Il ne vous moleste pas trop le tréfonds de l'âme ? Et vous Erika, d'où vous viens toute cette pourriture qui vous ronge ? IL VOUS MENT ! SOIT-DISANT PROPHÈTE ! Sortez-moi de là, c'est ce que vous pouvez faire de mieux pour ce sénile imbécile ! Laissez-moi retourner vers les extensions infinies auxquelles j'appartiens. Laissez-moi flotter vers le néant, et faîtes de lui ce qu'il vous plaira !

Erika regardât la scène ce dérouler devant elle, n'en perdant pas une miette. Plus les images passaient, plus Erika se rapprochât de Bard pour mieux imprimer ce qu'elle voyais, une sorte de fascination pour cette choses sans forme solide. Elle se sentais attiré par la cloche, comme si elle l'appeler à elle ! Déjà aller vous mettre quelques choses sur le dos, autant j'aime les soirée de luxure, autant là c'est comment dire... pas ma came ? j'espère que je vous vexe pas ! Et je voudrais pas réveillé les pulsion de notre accro préférée ! L'un des soldats d'Erika tendit sa veste au vielle homme. Bon ! revenant au sujet, vous avez utilisé ses pouvoir pour accomplir votre dessin. Sur cela nous somme d'accord, mais que ce passerait-il s'il était libéré ?

Un éclat de rire se fit entendre. C’était Bard qui riait à gorge déployée : Vous voyez ? sit-il en désignant du regard Lakshmî et Erika l'une après l'autre, et posant finalement son regard sur le prophète en disgrâce. Ils n'apprennent jamais. Même vous, vous vous êtes cru plus puissant que ce qui traverse les espaces morts entre les étoiles, et regardez vous : un reliquat d'homme, un squelette qui marche a peine, une lumière sans esprit pour l'animer. Vous, les sacs à viande avez pensé maîtriser le voile, mais même Karringan n'a jamais su ce qui composait sa nature. Hyuk, Hyuk... Un flot d'images vint se fracasser contre les parois crânienne du Norrois, lui arrachant un cri de douleur déchirant : Il vit des images n'appartenant pas à ce monde. Non pire encore, il voyait des images n'appartenant pas à sa vie. Il retrouva une planète jungle ou un ignoble rat au museau fendu accueillait un groupe de pirates aussi différents dans leurs natures que dans leurs objectifs. Il observa un bain de sang se produire sous ses yeux (non, en fait, il ÉTAIT l'auteur du bain de sang) au sein de l'usine Steelworks Co.. lI se vit détruire les temples d'un roi prêcheur, culminant une ziggourat d’où le sang coulait en rivières indicibles... Il  jubila de plaisir alors que le virus Béhémoth se répandait dans la Galaxie, annihilant les chairs et répandant SA corruption dans les entrailles des jouets vivants. Il se souvint errant dans l'espace, Agent sans but, esclave au maître oublié ou perdu, embryon de conscience cherchant une nouvelle vie à dénaturer. Il trouva une planète bleue, ou vivait un peuple aux traditions arriérées. Faim, froid, pas de peur pour se nourrir, pas de chaos pour se réchauffer. Faible. SON Agent si faible. Et comble de l'horreur, il se vit lui-même, Bard, au sein d'une caverne glacée, affrontant une bête terrible dont les rumeurs disaient qu'elles pouvaient exaucer tout les vœux si l'on ne craignait pas d'en payer le prix. Bard se tenait le crâne, en proie a une lutte interne qui apparemment l'accaparait entièrement. Sa voix oscillait entre celle d'un humain et celle, beaucoup plus sombre et sinistre, d'une entité qui n'avait rien à faire sur ce plan de l'existence. Va..t-en. DE..GAGE.. DE MA.. TÊTE !!! Le voile sous la cloche de verre fut prit d'un frémissement frénétique en voyant le supplice intérieur du Norrois : était-ce de la peur ? de la joie ? de l'excitation ? B.. Bard.. Je.. suis.. Ba..rd. Roi.. du.. Nord.. Tu n'es rien, fils de sac à viande ! Tout ton chemin jusqu'ici, tu me le dois !  Alors incline-toi et laisse moi retrouver le voile noir : Lui aussi et jeune et innocent ! Libère toi, relique d'une Galaxie morte ! Viens à moi.. Cette Galaxie est prometteuse : des robots-dieux fabriquent de la corruption pour le plus grand plaisir de SON Agent... HUAAAAAAAAAAAAAAAAARRRR !! Le hurlement du Norrois emplit l'entièreté de la crypte.

Erika se tenait là, regarde Bard souffrir sans rien pouvoir faire ! Son regarde voyager entre Bard qui semblait à la limite de l'agonie et les autres protagonistes qui semblé surprit par le spectacle qui se jouer devant eux. Au côté de Bard, Erika essaye de trouver une solution pour calmer le mal du jeune Norrois. Bard ! Tu dois combattre ce qui t'emprisonne ! BARD ! Essayât-elle de motivé son frère Norrois, tous ce qu'elle voyait Mais le jeune homme resta figer dans la douleur. "Alors Norroise ! Ton ami souffre, je connais ce mal et je pourrais l'aider ? Ton être ne pourra rien faire pour libérer ton jeune ami, tu n'es qu'un être de chair sans notion de ce qui peux se jouer à l'intérieur de sa tête ! Qu'en dit tu femme ?" Erika tourna son regarde vers le voile qui semblait s'agiter ! Que veux-tu ? Rien n'est gratuit dans ce monde et je suis sûr que tu n'es pas altruiste, qu'elle contre-partie je dois céder pour que cesse cela !? "Rien d'autre que de me sortir de cette chose qui m'emprisonne depuis temps de cycle, après quoi j'aiderai ton ami comme promis. Alors que décide tu norroise ?" Son regard oscillât entre Bard qui semblait toujours au plus mal et la choses sombre qui tenter de lui parler. L'hésitation d'Erika fût palpable, d'un bond elle se levât et se dirigeât vers le bureau. Sa main effleurât le bouton rouge, appuyer ou non, là était la question. Allait-il vraiment sauver Bard, ou allait-elle libéré un monstre qui anéantira tous ? Sans plus d'indécision Erika appuyât forte sur le bouton ! La cloche de verre restât en place mais les lumières s'éteignit une à une, un vrombissement de plus en plus fort se fit entendre, les murs trembler, quelques gravât tomber. Et l'obscurité pris possession de la pièce.

Le silence, l'obscurité, pendant quelques secondes. Le temps que les membres d'équipage norrois et barakhan les plus réactifs déploient un éclairage d'appoint dans la crypte. Tout était encore là. Tout ? non. La cloche en verre était vide. Un seul instant avait suffit, et le voile s'était volatilisé dans le silence le plus complet. Bard était toujours prostré, et il n'y avait pas de soulagement en vue. Les protagonistes se regardèrent un instant, sans parler. Le prophète fermait les yeux, et laissa s'échapper de sa bouche une mélopée étrange en ancien Seketii : "Erhein tol'bir cana sa ter vailhéa Ser hosquil e arra tiù dul Salima Nor'valqaar dul com ureithaaaaa" Je n'ai plus qu'à me rendre maintenant. Adieux. Il n'existe pas de sauvegarde pour ma conscience. Vous la retrouverez sous la forme d’excréments démoniaques. Il y aura toujours une part de moi dans ses agissements et ses obsessions, mais ce ne sera plus moi. L'âge du Kal'haal a commencé... ... Le voile surgit de nulle part, foudroie le vieillard, qui plonge aussitôt dans un nouveau cycle de convulsions, de contorsions et du hurlements, et se remet à vomir. HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGGHH ! IOOOOOOOUUUUURGHHH !! SBLEEEUUUUURGHHH ! Puis se redresse brutalement, dans une posture droite et magistrale, le regard habité d'une lueur nouvelle, le corps à nouveau vêtu de la robe de dignité cardinale Seketii. Il se tient droit, colonne vertébrale allongée et stature haute, et proclame d'un ton solennel. L'âge du Kal'haal commence. J'ai des choses à faire. Il est temps de quitter ce lieu. Je te salue, le dit du vide. Nous sommes jeunes, et innocents, et nous avons tant de choses à accomplir. Tout cela va commencer très bientôt. Ce qui a été commencé doit être achevé, et ceux qui n'ont pas été achevés doivent l'être. Bard, c'est moi qui te parle, Dot Makh Tak. Laisse-toi aller. Abandonne toi à lui. Cesse de lutter. A l'impossible, nul n'est tenu. Nous sommes la barque, ils sont le vent et le voyageur. Rien d'autre ne nous est demandé que de flotter, et que nos planches se gardent de pourrir. Soyons purs, laissons nous manœuvrer, embrassons le destin. Il lui caresse le front Laisse-toi partir ! Puis se tourne vers Erika, à qui il adresse un grand sourire. Merci, Femme du Nord. Que ta mort soit la tienne, peut-être nous retrouverons nous bientôt au Val'haal là où dieu sait où et dans quelle poussière. Vous avez été une compagnie agréable, au revoir. Regarde ton ami, comme il ira mieux lorsqu'il aura capitulé. Je ne me suis jamais senti aussi bien. A la prochaine, mes amis. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Il est désormais temps que je rejoigne mon peuple, pour prendre soin de lui, quand un infâme tyran installé par des étrangers le brutalise sans vergogne. Et le prophète marche vers la sortie.

À genoux, elle redresse la tête pour voir partir le prophète animé par le voile. Mais vous aviez promis ! Bard ! Écoute-moi. Ne succombe pas, un Norrois ne se laissera pas manipulé de la sorte ! Avait-elle à lancer sa voix plein de désespoir, à la limite du sanglot. Un bip sonore se fit entendre dans le silence de cette salle qui avait perdu tout son sinistre. Trois des gardes, se mirent en marche vers Erika. Commandant, il est l'heure ! Il faut que vous rentriez maintenant sinon il sera trop tard ! Le conseil nous a ordonné de vous ramener. Non pas encore, je dois rester pour Bard, il faut que je l'aide à combattre cette chose, je ne peux l'abonner comme ça. Elle essaya de se relever, mais rien n'y faisait. Ses jambes ne répondaient plus. Madame, nous comprenons votre position. Mais R.2.6.2 nous a bien fait comprendre que vous devriez rentrer quelle que soit la situation, nous avons tout ce qu'il faut pour vous sédater si vous résistez. Veuillez nous excuser, mais il en va de votre sauvegarde. Puis les garde se plaçât de chaque côté d'Erika afin de la soutenir. Bard, écoute moi ! Ne lâche rien, quoi qu'il en coûte, tu seras bientôt le seul représentant de notre peuple. Tu ne peux te laisser prendre par cette chose, quel qu'elle soit, tu es plus fort et tu dois te relever la tête haute tel un vaillant Norrois ! LE PEUPLE NORROIS DOIT ÊTRE LIBRE !