Naissance d'un empire
Mon cher neveu,
Ta mère m'a appris le décès de ton père et ton accession au trône. Je ne t'infligerai les condoléances d'usage : mon beau-frère était un imébcile doublé d'un incompétent, un cancrelat que je n'ai jamais supporté et que j'aurais volontiers écrasé de mes mains si ta mère ne s'était pas aveuglée pour lui. Le roi est mort, vive le roi !
Sache toutefois que j'attends de toi que tu remettes de l'ordre dans ton royaume, cette nation qui aurait pu devenir la reine de la région et qui végète misérablement depuis l'Apocalypse. Cette tâche est lourde, complexe, et je tâcherai de t'aider. Mais dusses-tu échouer qu'il me faudra prendre les mesures nécessaires tant ton royaume constitue à cette heure le maillon faible dans les défenses de nos propres frontières.
Une main de fer, mais dans un goût de velours
Détails techniques |
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Ce qui compte, c'est le bonheur moyen. Le facteur de bonheur représente seulement la vitesse de croissance de votre bonheur moyen. |
Je te connais mon neveu, je sais combien tu es autoritaire, et je compte pas t'en blâmer, bien au contraire. Mais si tu crois que l'on peut mener un peuple à la baguette sans user de quelques artifices, c'est que tu es aussi nigaud que ton père. Songe donc ! A quoi te servirait de peupler ton orbite de défenses atmosphèriques si une poignée de diplomate ennemis pouvait rallier par quelques mots une population qui te hait ? Et réciproquement, à quoi te servirait de dépenser des milliards dans la conquête militaire là où le peuple que tu veux mettre sous ta coupe haït son roi ? Enfin, penses-tu qu'un peuple mécontent et insurgé te laissera étendre ton territoire sans déstabiliser ton pouvoir ?
Bien sûr que non, mon neveu ! Par tous les moyens, tu dois conserver ton peuple heureux, le faire t'aduler. Et qu'est-ce qui rend les individus heureux d'après toi ? La liberté, l'égalité ? Peuh ! Cela fait trente ans que je tiens solidement les rênes de ma dictature militaire et le peuple m'aime comme jamais. Des loisirs culturels ? Ah ah ! Comme si ces imébciles pouvaient y comprendre quoi que ce soit ! Du pain est des jeux leur suffiront amplement !
Non, mon neveu, le bonheur passe par des impôts bas et de stupides zones de loisirs. Pour l'heure, tes caisses sont vides, alors laisse donc inchangé ce taux d'imposition ! Mais utilise donc tes richesses pour construire trois ou quatre de ces zones de loisirs où ton peuple ira joyeusement s'égayer lors de leur ballade dominicale. La famille et la nation, voici de quoi les contenter. Je sais : après ces investissements, tes caisses en auront pris un sacré coup. Mais crois-moi le jeu en vaut la chandelle et je reviendrai plus tard sur ton problème de ressources.