Ab décida lui aussi de la ramener une nouvelle fois, pour ne pas changer. Il y a des habitudes qui ont du mal à disparaître, surtout lorsque cela cause d'argent. Il se promit de faire un effort dans les jours à venir.
Commandante Morphée,
Je ne puis que vous donner raison lorsque vous vous étonnez de la revendication marchande à vouloir légitimement posséder la planète contrebande.
Je partageais d'ailleurs cet avis que vous dénoncez il y a peu encore.
Voyez vous, dans notre secteur a été créé il y a quelques jours une assemblée sectorielle, et au cours d'un débat, certains commandants, Ryak ou Borric pour ne pas les nommer, m'ont fait comprendre l'absurdité de mon propos.
Désormais, je puis comprendre, même si c'est encore dur, que la contrebande n'a pas pour but d'être aux mains des commerciaux. J'ai fait le deuil de cette idée.
La taxe en revanche représente un autre problème.
Ab alla chercher un tableau dans le fond de l'hémicycle, et prenant un crayon, se mit en devoir d'illustrer la suite de son propos d'autant de schémas et de graphiques que nécessaire.
Le guildien ne pouvant payer de sa poche le complément que représente cette taxe lorsqu'elle est montée à un taux supérieur à ses marges, sinon il perdrait de l'argent à chaque transaction, se doit d'en répercuter le coût sur le prix pratiqué pour ses clients, et ce quelque soit sa marge habituelle.
Il griffonna deux trois cercles sur le tableau, et les relia par quelques flèches. C'était réellement très moche, et loin d'être pédagogique
De même si la taxe est quasiment égale à ses marges, auquel cas en comptant le coût du transport il ne gagne rien.
Ces clients au sens large dont je pense que vous faîtes partie doivent donc débourser non seulement la marge du marchand, mais aussi le coût de la taxe en plus pour être fournit.
Donc, tout le monde y perd. Le client quelque soit son profil paie cher ses transactions. Le marchand se fait mal voir et perd des clients.
A peine eut-il finit sa phrase qu'il colla au tableau un écriteau sur lequel était écrit: Le perdant c'est toi! Moi! Nous!
Finalement, le seul qui y gagne et qui y gagne beaucoup est le taxeur, créant une inégalité croissante.
A ces mots, Ab plaquarda une bien belle photgraphie d'Algren Gorry sur le tableau
Voilà le cruel problème d'une taxe de contrebande.
Et là je ne me pose ni en défenseur ni en contradicteur de la taxe, je vous expose simplement les faits tels qu'ils se déroulent généralement.
Ceux qui taxent et s'enrichissent rapidement ont le droit d'être heureux, et de la manière ceux qui subissent la pression de la taxe ont le droit d'être mécontents.
Ab rangea le tableau en sortant, non sans prendre le soin de punaiser la photographie d'Algren Gorry sur le nez, tout en récitant une incantation bizarre
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